Divorcer ou se séparer : deux mots qui résonnent comme une déchirure, une fin, un échec. Pourtant, ce n’est pas le divorce qui fait mal. C’est la façon dont on le vit . Parce qu’un divorce, une séparation peuvent être destructeur… ou libérateur . Tout dépend comment on choisit de le traverser.
Alors, quelle est la meilleure façon de divorcer, de se séparer ? Si vous pensez que tout se joue dans la procédure judiciaire, vous passez à côté de l’essentiel. Car la vraie réussite d’une séparation se joue bien au-delà des signatures. Elle se joue dans la manière dont on protège les enfants, dont on communique avec son ex-conjoint, et surtout… … dans la façon dont on se reconstruit.
1. Comprendre le divorce, la séparation : ce n'est pas une guerre, c'est une transition
Pour beaucoup, divorcer est synonyme de conflit, de défaite et de souffrance. Parce qu’on envisage encore trop souvent le divorce comme un combat à gagner. Mais divorcer, ce n’est pas « gagner » contre son ex-conjoint. C’est réinventer sa vie en gardant son intégrité et en respectant celle des autres.
1.1. Dépasser le schéma du gagnant/perdant
45 % des divorces sont conflictuels , dont 20 % hautement conflictuels. Lors d’une séparation conflictuelle, chacun cherche à « gagner » : la garde exclusive des enfants, le plus de patrimoine, la reconnaissance d’un délit moral, …
Mais ce rapport de force transforme le divorce en guerre de pouvoir.
Le « gagnant » d’aujourd’hui devient souvent le perdant de demain : perte de confiance en soi, rancœurs persistantes, fonctionnement au quotidien en mode colère, sans jamais réussir à tourner la page, surcharge mentale et des années consacrées pour rien.
La recherche de compensation pour le préjudice subi est souvent un moteur du conflit : parce qu’on ne supporte pas l’idée d’avoir été « trahi » ou « abandonné », parce qu’on estime que l’autre doit « payer » pour ce qu’il a fait.
Pourtant, le divorce ne répare pas le préjudice subi. Aucune décision juridique ne pourra apporter la douleur émotionnelle. Tant qu’on attend une compensation, on reste prisonnier du passé. (cf article : La procédure : une étape importante mais pas la seule).
1.2. Accepter la fin pour mieux reconstruire
La séparation marque la fin d’une histoire, mais elle peut aussi être le début d’un renouveau.
Oui, c’est difficile à admettre, surtout quand on n’a pas choisi cette séparation.
Oui, c’est douloureux, car cela implique de renoncer à un futur espéré.
Mais accepter la fin permet de :
- Cesser de nourrir le conflit .
- Se libérer du besoin de reconnaissance ou de vengeance
- Se concentrer sur la reconstruction de soi plutôt que sur la destruction de l’autre.
Cela ne signifie pas oublier le passé, mais apprendre à vivre avec sans rancœur.
C’est possiblesi, on accepte
- de ne pas tout comprendre (les raisons, les choix de l’autre).
- que l’autre n’est pas obligé de ressentir la même chose au même moment.
- de renoncer à l’idée de justice émotionnelle .
2. Se préparer et s'organiser pour protéger les enfants
On ne divorce pas de ses enfants. Pourtant, ils sont souvent les premières victimes du conflit parental. Parce qu’ils ressentent tout et qu’ils n’ont aucun moyen de se protéger seuls. Surtout si le divorce est conflictuel.
Les enfants perçoivent le changement avant même qu’on ne le leur dise. Ne pas leur expliquer, c’est les laisser imaginer le pire :« C’est ma faute. Je vais perdre l’amour de papa ou maman. Ma famille ne sera plus jamais heureuse.»
Il est donc essentiel de se préparer et de s’organiser pour leur dire, sans entrer dans les détails du conflit conjugal, en utilisant des mots simples, adaptés à leur âge et en les rassurant sur le fait que l’amour parental reste intact.
Cela nécessite un plan de coparentalité ou une convention parentale claire et précise sur l’organisation des jours de garde, les modalités de communication, les règles éducatives communes.
Un cadre stable et rassurant, même en cas de séparation, est le meilleur moyen de protéger les enfants.
3. La non-communication (au moins au début) pour réussir la communication de demain
Quand on se sépare, la communication ne s’arrête pas. Elle change. Il ne s’agit plus de communiquer comme couple, mais comme parents partenaires . Mais cela ne peut pas se faire immédiatement. La non-communication (au moins au début) permet de :
- Prendre le temps de digérer les émotions (colère, tristesse, ressentiment).
- Éviter les réactions à chaud qui enveniment le conflit.
- Mettre en place un cadre organisationnel clair pour les enfants avant de rétablir le dialogue.
- Quand tout est organisé pour les enfants, la communication devient plus constructive et apaisée.
- Cela permet de réussir la communication de demain , basée sur : le respect des rôles parentaux, la cohérence éducative, la protection émotionnelle des enfants.
4. Se reconstruire : le chemin essentiel après la séparation, y compris quand on prend la décision
La séparation marque la fin d’une histoire, mais pas la fin de tous les projets de vie. Pourtant, beaucoup restent bloqués dans le passé, incapables de se reconstruire. Y compris quand on est celui qui a pris la décision de partir.
- Quand on décide , il faut accepter que l’autre a besoin de temps pour traiter la séparation, pour accepter la réalité de la rupture, reconstruire son identité en dehors du couple et arriver au même niveau émotionnel .
- La meilleure façon de se reconstruire est de : redéfinir son identité personnelle, reprendre le contrôle de sa vie personnelle comme professionnelle, se projeter dans un avenir positif, même si le chemin est long.
5. Comment réussir son divorce, sa séparation concrètement et gratuitement
J’ai créé les Journées du Divorce et de la Séparation pour accompagner les hommes et les femmes à traverser cette transition de manière respectueuse et équilibrée. Pour apprendre à protéger les enfants, à communiquer efficacement et à trouver ses solutions pour se reconstruire. Parce qu’il n’y a pas de meilleure façon universelle de divorcer , mais il y a une meilleure façon pour chaque famille